Hortense Limouzin :
Vianney Thibault / FFBB

Numéro 1 française au ranking mondial, Hortense Limouzin disputera sa première Coupe du Monde 3x3 du 21 au 26 juin à Anvers.

Hortense Limouzin et les Bleues peuvent nourrir de grandes ambitions pour ce premier grand rendez-vous de l’été. Celle qui avait triomphé lors de la Nations League 3x3 2021 et remporté le trophée de MVP fait face à un nouveau défi pour sa première grande compétition chez les seniors.

Depuis le début du mois tu occupes la place de #1 française au ranking mondial. Comment vis-tu ce nouveau statut ?

Ce n’est pas une finalité ou un objectif en soi, on sait que le classement c’est quelque chose de provisoire qui change beaucoup dans l’année. En tout cas, passer à cette première place c’est un réel plaisir, ça montre aussi qu'il y a du travail qui a été fait. C’était vraiment le bon moment pour me donner de la motivation au vu de l’été qui arrive. Maintenant le but c’est essayer d’y rester le plus haut et le plus longtemps possible.

Comment abordes-tu la compétition ?

C’est à la fois une grosse excitation mais il y a aussi beaucoup de sérénité. Je suis dans un groupe composé de deux anciennes, qui amènent cette sérénité, et Myriam qui est une nouvelle Sénior come moi mais avec qui j’ai fait pas mal de compétitions. Je me sens bien entourée, j'ai hâte de commencer cette coupe du monde. On a eu des hauts et des bas lors du Big Twelve, mais c’était un peu la conclusion d’une semaine éprouvante entre les fins de saison tardives, une grosse semaine d’entrainement et l’enchainement des compétitions. Mais je pense qu’il fallait passer par cette période pour entamer la compétition à notre pic de forme.

Après de bons résultats lors des précédentes compétitions internationales, l'Équipe de France s'impose commme une nation qui compte dans le 3x3. Est-ce que vous ressentez cette pression ?

Je pense que malgré les différents résultats ces dernières années, la France reste une des premières nations à s’être inscrite dans le très haut niveau de 3x3. On peut dire que la France a cette posture de nation qui a de l’expérience 3x3. Nous sommes une nation qui est constamment attendue, nos sélectionneurs (Yann Julien et Karim Souchu) nous le disent et le répètent régulièrement. La France a besoin de performer, on nous connaît. On sait que ça ne sera pas facile car toutes les nations se mettent au niveau maintenant et c’est un vrai challenge. Cette année et les prochaines années vont nous servir à confirmer nos résultats et nous faire un nom et une carrure sur le devant de la scène.

Quels sont tes objectifs avec l'Équipe de France ?

Je pense que la France à travers le Basket 3x3 a un objectif de performance à savoir gagner, avoir l’envie de ramener la plus belle médaille autour du cou dans toutes les catégories. Après on sait que c’est un process, on est dans un nouveau cycle par rapport aux années précédentes avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de Paris. Si on a envi d’être performant à ce moment là dans 2 ans il va falloir commencer à gagner des titres et des médailles dès maintenant. On a très faim de médailles et de résultats, mais on est aussi lucide sur le fait que nous sommes dans un nouveau cycle et qu’il faut avancer étape par étape pour construire quelque chose.

Aujourd’hui qu’est-ce qui fait la force de l’Équipe de France féminine de 3x3 ?

On n’est pas forcément une équipe de très grande taille ou très costaud mais on va se battre de la première à la dernière minute. C’était le cas des 12 joueuses présentes lors du stage de préparation à Voiron. La France reste un pays très athlétique avec des filles qui ont de fortes capacités physiques en termes de verticalité, de vitesse et ça va être notre force. On a confiance en notre jeu offensif et ce que nous propose les coachs, si on fait les efforts défensivement on peut devenir vraiment redoutable. La compétition va être très relevée, il y a des nations qui se professionnalisent, des filles qui ne font plus que du 3x3… On croise souvent les mêmes joueuses, ça veut dire qu’il y a de l’implication de la part des joueuses et des fédérations. La Coupe du Monde sera très relevée et très compétitive c’est pour ça qu’on arrivera avec le couteau entre les dents sur chaque match.

Comment gères-tu l’enchainement entre ta saison en Ligue Féminine de Basket, les FIBA 3x3 Women’s Series et la Coupe du Monde 3x3 ?

En allant au Women’s Series à Tel Aviv (en mai dernier) on ne pouvait pas plus enchainer. On avait terminé la saison de Ligue Féminine le mardi et on enchainait en partant le jeudi pour Tel Aviv. C’est bien, parce que ça ne laisse pas le temps de réfléchir. Toute l’année on a hâte d’arriver à cette saison de 3x3, alors si on nous dit qu’elle commence dès le lendemain on y va sans hésiter. C’est plus facile souvent de transiter directement quand on est encore en condition physique. On a des adaptations à faire car ce n’est pas le même effort mais on est encore globalement en forme. Cet enchainement fait que ça donne encore plus d’excitation quand on arrive sur les stages et les compétitions. Les coachs nous donnent souvent l’image de « poser son manteau de 5x5 et enfiler celui de 3x3 » parce que ce sont deux disciplines différentes malgré tout.

La chaine l’Equipe (canal 21 de la TNT) diffusera les matchs des Équipes de France ainsi que les meilleurs moments de la compétition. Est-ce que vous ressentez l’engouement du grand public autour de la compétition ?

C’est vraiment un aspect positif. On ressent vraiment une fidélisation du grand public et une volonté de la télévision de vouloir suivre le Basket 3x3. Il a été beaucoup mis en lumière grâce aux Jeux Olympiques de Tokyo et la Coupe d’Europe qui a eu lieu à Paris l’année dernière. C’est grâce à ces événements qu’on a la chance de pouvoir être suivi à Anvers quotidiennement. Notre but c’est de faire transpirer l’amour du maillot et c’est ça qui plait aux gens je pense. A Tokyo, les filles n’ont pas eu le résultat espéré, mais les gens ont adoré parce qu’on a vu qu’elles se battaient sur le terrain et qu’elles avaient tout donné.